En fin de saison dernière, les U19 du SA Mérignac n’avaient pas pu jouer leur quart de finale de Coupe Gambardella, à cause de la crise sanitaire et le confinement.
« Les joueurs ont été tristes de ne pas pouvoir finir cette compétition mais cela a été atténué par la montée en U19 National, qui permet de nous frotter à des clubs professionnels plus régulièrement, même si la coupe reste particulière. Cela nous a privé d’une énorme fête que le groupe, le staff, le club méritaient. On ne retient que le positif en nous disant que nous n’avons pas été éliminés de la Coupe Gambardella 2019-2020« , indique Jonathan Morlighem, manager général du club.
Pour cette nouvelle saison, la COVID-19 vient à nouveau perturber les plans. Depuis le 30 octobre, le reconfinement impose l’arrêt des entraînements et des compétitions pour le monde amateur. Au niveau des clubs professionnels, les joueurs peuvent poursuivre leurs activités, les matchs continuent d’ailleurs de National en Ligue 1. De leur côté, les U19 et U17 nationaux des clubs professionnels peuvent s’entraîner, même si les championnats sont pour le moment suspendus.
A la connaissance de cette règle, les clubs amateurs se sentent légitimement lésés. « Pourquoi eux ont-ils le droit de s’entraîner et pas nous ? Est-ce que les éducateurs sont plus compétents à mettre en place le protocole ? Autant pour les joueurs professionnels, je comprends que cela se poursuive car les joueurs sont testés tous les jours, mais pour les jeunes cela ne semble pas le cas. Alors, c’est une incompréhension. Il y a des exceptions mais on ne sait pas pourquoi. Il y a une iniquité totale« , ajoute le manager qui est aussi l’entraîneur des U17 nationaux.
Surtout que déjà, sans cela, la différence entre les clubs amateurs et professionnels dans ces poules est souvent visible. « Déjà, ils ont 5/6 entraînements par semaine, des salles de musculation et des emplois du temps scolaires adaptés. De notre côté, nous avons 3 entraînements par semaine. Et pour nous, il est interdit de s’entraîner, c’est une grosse incompréhension« , ajoute-t-il.
Alors du côté du SA Mérignac, Jonathan Morlighem avoue : « on est fatalistes car on n’a pas les moyens de faire pression et de faire bouger les choses. Nous sommes mis à l’écart. Les clubs pros sont favorisés. Dans l’équité sportive, qui est la base du sport, on se sent fortement lésé. C’est une injustice car il y aura des écarts énormes. Déjà le premier confinement nous a amené de plus grosses blessures et beaucoup de petits pépins. Cela impacte le collectif. Eux ne revivront pas ça. Cela nous obligera à faire beaucoup d’efforts pour rivaliser lors des matchs et augmenter les risques de blessures« . Et il y a le côté éducatif aussi : « comment expliquer aux joueurs pourquoi ils ne peuvent pas s’entrainer alors que certains de leur camarade de lycée le peuvent« .
Il reconnait toutefois que la structuration du SA Mérignac leur permet d’avoir un pôle athlétique. Les joueurs sont suivis par les préparateurs athlétiques avec un programme individualisé en U19 plus global en U17. « Mais cela n’a pas le même impact qu’en présentiel, regrette-t-il. C’est un suivi particulier basé sur la confiance. Avec l’expérience du premier confinement, on a pu appuyer sur les effets de retard physique importants. C’est frustrant car on aime être sur le terrain. En visio ou au téléphone, il y a moins d’engouement. Les jeunes en rentrant de l’école vont sur leur console. Cela crée une routine sans football. Comment on va-t-on les retrouver ? Est ce que le foot sera aussi important pour eux ? Auront-ils la même envie ? Cela amène pleins de questions« .