Voilà enfin une saison qui se termine, après deux saisons tronquées ?
Oui, cela fait énormément de bien car on a vécu la peur au ventre durant de longs mois. On est à nouveau reparti, avec l’appréhension que cela s’arrête, tout en relativisant car cela ne reste que du foot alors qu’il y a eu un enjeu de santé collective.
Les planètes se sont alignées cette saison car nous n’avons pas été trop embêtés par les conditions météo, ce qui nous a permis d’aborder les reports de match à cause du Covid de meilleure manière. Cela fait vraiment du bien. Tout le monde se retrouve et est heureux. Mais, on voit que cette crise sanitaire laisse des traces.
Vous abordez les phénomènes de violences verbales ou physiques qui ont été constatés très tôt dans la saison ?
C’est vrai mais je ne pensais pas à ça. Mais cela donne l’impression que quand on a ouvert les portes, les gens sont tellement restés enfermés et sous contraintes durant des mois que quand on a ouvert les vannes, cela a eu pour conséquences des comportements inapropriés indéniables. Mais cela n’est pas dû au COVID. Le football est le reflet de la société et non l’inverse. Les gens sont écorchés par les problèmes sociaux, s’insultent, se battent… Mais cela ne règle en aucun cas les problèmes.
Ce sont les conséquences de ces deux ans. A titre personnel, j’ai eu la chance de ne pas avoir mal vécu cette période COVID car je suis resté toujours en activité. J’ai eu la chance de passer à travers mais je pense que maintenant, je m’aperçois des vraies conséquences : les bénévoles qui ont perdu l’envie de revenir car ils ont découvert qu’il y avait autre chose dans la vie que le football. Alors, les clubs souffrent. Non pas de moyens financiers car il n’y en n’a pas plus qu’avant mais surtout dans l’envie et capacité à remobiliser les bénévoles. Durant deux ans, il ne s’est pas passé grand-chose mis à part un peu de compétition. Il a manqué tous ces tournois et belles manifestations organisées par les clubs. Je me suis d’ailleurs rendu sur quelques tournois organisés en cette fin de saison et on sent vraiment l’envie des gens de se retrouver dans ces moments, ce plaisir d’être à nouveau ensemble. Je ne pouvais pas imaginer qu’il y aurait autant d’impact.
Pourtant, en nombre de licenciés, nous nous portons très bien. Le district de la Gironde a retrouvé son niveau de fin de saison 2018-2019. On revient donc à 45 000 licenciés. Sauf, qu’il y a des augmentations qui ont caché des baisses sur deux catégories de licenciés importants : Il y a tout d’abord une importante baisse du côté des féminines, où l’on n’a pas retrouvé le niveau qui était le nôtre par le passé, surtout pour les seniors.
Et il y a la plus inquiétant : la baisse des licences dirigeants. Du côté des pratiquants, il y a eu de nombreux arrêts sur les catégories d’âge de 32 à 35 ans. Si sportivement ce n’est pas inquiétant, ce qui l’est c’est que ces garçons ont quitté le circuit sans devenir bénévole dans leur club. C’est cette tranche d’âge qui devient dirigeant en étant papa ou alors à cet âge qu’on pense à une reconversion dans le football. Comme ils ont arrêté dans des conditions anormales, à découvrir une vie sans football, nous ne sommes pas sûrs que nous pourrons rattraper ces bénévoles-là. Et ça, c’est inquiétant !
Mais, le football est le sport qui a le moins souffert de cette période. Cela nous donne l’espoir que cela redémarre fort.
Cette fin de saison, on va retrouver les belles manifestations organisées par le district dont le calendrier vient d’être dévoilé ?
Nous sommes en plein dans les préparatifs de toutes ces échéances qui approchent. Ce ne sont pas des choses faciles à réorganiser après deux ans de situation sociale et sanitaire compliquée.
Ce 21 et 22 mai, on retrouvera la journée nationale des débutants que nous allons organiser pour la seconde fois sous ce format là c’est à dire tous les licenciés seront aux Antennes du Lac avec des foods trucks et buvettes. Il y aura 4000 enfants le samedi, 4000 le dimanche. On espère que le soleil sera là !
Le jeudi 26 mai, jeudi de l’ascension, auront lieu les demi-finales de coupe de la Gironde Seat Skoda et U17 Crédit Agricole, à Lège Cap Ferret. Cela annonce de belles finales comme d’ailleurs en Coupe de Gironde Football Entreprise !
Le samedi 28 mai à Lesparre, nous allons organiser des finales de championnat de tous les championnats de départemental 1 : D1 club VIP, D1F, U19, U17, U15, U15F, U13F, U13.
Nous aurions aimé le faire pour tous les niveaux mais cela est trop complexe pour cette saison et nous y réfléchissons pour le faire dès la saison prochaine. Tout cela se prépare car au niveau seniors par exemple il y a beaucoup de poules en D2, D3 et D4.
Le 29 mai aura aussi lieu la finale des coupes de futsal.
Et enfin, il y a le grand week-end des finales de coupe les 3, 4 et 5 juin ainsi que la grande journée du football diversifié (foot à 7 et foot détente) le 6 juin.
Il reste aussi l’assemblée générale du 11 juin ?
Oui, tout à fait. Elle aura lieu à l’Atlantica à Artigues Près Bordeaux, en début de soirée à 17h. On organise juste après une grande soirée pour tous les bénévoles des commissions du district. Et, avant cette assemblée générale, nous souhaitons organiser la finale de coupe Nouvelle-Aquitaine Football Entreprise, car nous souhaitons mettre en avant le football entreprise.
Le 25 juin aura aussi lieu le LFNA Day, à Arsac le Pian. Il s’agit de l’assemblée générale de la ligue, couplée avec un moment festif.
Vous allez aussi mettre en place des opérations durant l’été ?
Oui, une tournée d’été de beach-soccer sera organisée, sur plusieurs sites, car nous souhaitons développer cette pratique. Nous avons fait pour cela l’acquisition d’une structure gonflable. Nous avons d’ailleurs un partenariat avec CAP 33 durant tout l’été.
Nous avons d’ailleurs mis en place un départemental beach soccer tournoi afin de désigner les représentants pour la finale régionale qui désignera à son tour le représentant néo-aquitain pour la finale nationale. Six équipes de filles et de garçons se sont inscrites.
Autre nouveau gros dossier, qui n’est pas sportif, mais il s’agit de la construction du nouveau siège, dont la première pierre a été posée le 3 mai dernier, au Parc du Loret à Cenon. Parlez nous de ce nouveau bâtiment ?
Si tout va bien, en juillet, il sera hors d’eau hors d’air, pour une livraison prévue par l’architecte au premier trimestre 2023. Nous allons avoir un joli produit. Après, on ne fait pas dans le luxe mais on essaie juste de faire dans le rationnel et le fonctionnel. Il y aura 900m2 de planchers, sur trois niveaux.
Il y aura un parking semi enterré avec espaces de stockages et techniques. Le parking sera équipé de bornes électriques, local à vélo afin d’être au normes.
Le premier étage sera dédié aux bénévoles qui pourront s’organiser et travailler dans les 4 salles mises à disposition, en toute autonomie et cela sans passer au milieu des bureaux du personnel. Il y aura un espace de restauration afin que les bénévoles puissent manger ensemble après les réunions.
Le deuxième étage sera l’espace des salariés et élus avec bureaux et salles de réunion.
Il y aura aussi un terrain de foot5 construit à côté du siège, sur le foncier mis à disposition par la ville.
Ce sera quelque chose de lumineux, de fonctionnel avec des bureaux vitrés et des sources de lumières naturelles.
La Gironde est donc en train de se doter d’un centre technique sans avoir d’inconvénients puisque nous aurons aussi à disposition deux terrains synthétiques ainsi que le terrain engazonné, mis en place par la commune.
Nous pourrons organiser des stages ou recevoir des équipes puisque nous allons pouvoir les accueillir dans l’espace de restauration et d’hébergement de 400 lits à l’Atlantica. Et cela, avec le terrain de foot5, qui sera éclairé, pourra permettre à nos techniciens de travailler avec un petit équipement de proximité intéressant.
Mais ce gros projet a un coût : 3,2 millions de budget avec des financements en fonds propres grâce à la vente des autres districts (Langon, Sainte Hélène, Libourne, Bruges). Nous avons aussi fait un emprunt bancaire, avons pu bénéficier d’un prêt mais aussi d’une subvention de 50 000 € de la ligue. C’est un point d’honneur et une fierté de ne pas demander aux clubs d’efforts supplémentaires pour financer ce projet.
Nous allons d’ailleurs lancer un crowdfunding (NDLR : financement participatif) et les donateurs pourront en fonction du montant donné avoir leur nom sur le mur des mécènes, prévu dans la structure. Cela concerne autant les particuliers que les entreprises, en sachant que tout don est défiscalisé.
Pour revenir au sportif, un projet de réforme des championnats est en cours d’étude par la Fédération Française de Football. Que pouvez-vous nous en dire ?
Ce projet de réforme sera voté lors de l’assemblée générale qui se tiendra les 18 et 19 juin à Nice. La FFF projette de reprendre la gestion du National 3. Il y a ensuite deux à trois hypothèses avec par exemple la création d’une poule de R1 élite. Bien entendu, cette réforme aura un impact sur les championnats régionaux et donc départementaux. Il y a eu des consultations auprès des clubs afin de leur présenter les projets établis par la ligue, en sachant que nous sommes pour le moment que sur des hypothèses et surtout fortement dépendants de la FFF.
On ira obligatoirement vers une baisse du nombre des équipes au niveau ligue, qui aura une incidence au niveau départemental. De notre côté, il y a une chose certaine : nous reprendrons notre pyramide habituelle en fin de saison 2022-2023 en revenant à quatre poules de départemental 2. Il s’agit d’une obligation fédérale. Nous aurions dû le faire dès cette saison mais vu le contexte, cela nous a été difficile. On accompagnera et on expliquera tout cela aux clubs, mais nous savons que ce ne sera pas simple, car tout sera fait en même temps.