En mars dernier, le Stade Bordelais était relégué en National 3 au terme d’une saison inachevée. Les enseignements de cet exercice difficile ont été tirés. « On s’est dit qu’il y avait pas mal d’éléments à modifier par rapport à la saison dernière pour créer une nouvelle dynamique car nous étions en bout de cycle, indique Alexandre Torres. Même si les résultats n’étaient pas là, nous nous sommes appuyés sur ce qui a été bien fait la saison dernière en N2 : constituer un état d’esprit travailleur et assurer la post formation. Les jeunes ont gratté l’expérience à ce niveau. Il y a eu 22 départs dans le groupe certains voulus, d’autres non. C’était un vrai chamboulement. Il y a eu une implication plus importante des dirigeants et du président dans le processus de recrutement. Il y a aussi eu de gros changements dans le staff car Léo Lopez est venu avec moi. Nous sommes co entraîneurs. Pour le moment cela se passe bien« . Pour compenser les nombreux départs, le club fait appel aux jeunes du club qui ont donné satisfaction et ont recruté quelques pointures pour les encadrer.
Et ce début de saison a été à l’inverse de la précédente. Le Stade Bordelais a gagné les cinq matchs de championnat joués. Seule déception, le match de coupe de France où les Lions ont été éliminés par Mérignac Arlac. Mais cela ne remet pas en question les satisfactions : « On a eu de la chance que cela prenne de suite. C’est un groupe sain, qui aime beaucoup l’effort. Les jeunes sont allés vers les anciens et inversement. On a senti depuis le début que c’était un groupe bosseur. On a eu la chance de débuter par une victoire à Chauvigny. Elle a été dans la douleur mais elle valide ce que nous pouvions faire« .
Et c’est là dessus que le nouveau confinement a été annoncé. « On subi la situation, reconnaît le technicien. Les joueurs ont envie de se voir et de se retrouver lors des entraînements. Ils sont déçus aussi car ils savent que cela s’est arrêté alors que nous étions sur une bonne dynamique. Ils savent aussi qu’il va falloir un gros coup de collier pour reprendre. On a quatre points d’avance à 21 matchs de la fin tout en étant défavorisé car on ne peut pas s’entraîner contrairement aux équipes qui ont des joueurs sous contrat. C’est un championnat à part et j’espère qu’on aura pas l’occasion d’en revivre. Il faut se remettre en question à chaque fois. On essaie de pousser les joueurs dans ce sens là. Rien n’est acquis dans les résultats, dans le projet mais aussi dans le statut du joueur« .
Durant cette période sans la possibilité de s’entraîner, les joueurs ne sont toutefois pas au repos. Loin de là. Le staff avec Yohan Lamothe, préparateur physique, ont concocté un programme aux joueurs : collectif pour les courses et individuel pour la musculation. A côté des visites chez le kiné, place aussi à deux voire trois visios par semaine. Pour la suite de la saison, c’est un peu le fou : « On verra comment sera digérée cette période de pause forcée car on arrive de suffisamment loin pour savoir que la situation n’est pas acquise. Tout le monde joue le jeu. Mais on sait que le côté athlétique sera la clé de la saison. On a déjà eu des grosses blessures. Après 4 mois de coupure, on a eu une reprise de deux mois avant une nouvelle coupure. On voir aussi du côté des clubs pro qu’il y a un plus gros pourcentage de blessés« .
Pour finir, le technicien a tenu à passer un message à tous les éducateurs : « je leur souhaite beaucoup de force qu’ils soient éducateurs de grands ou de jeunes car quoi qu’en dise le gouvernement, qui voit le sport comme un mode de garde, son rôle du est bien plus important pour nos enfants : c’est leur santé et leur épanouissement, l’école de la vie ».