La Fédération Française de Football, à l’issue d’un Comité exécutif qui s’est déroulé ce matin du 3 avril 2020, tient à rappeler que face à la crise sanitaire que traverse notre pays, la priorité du football est à la lutte contre la pandémie du coronavirus, la santé de tous, dans le respect scrupuleux des consignes de confinement et des gestes barrières.
Le président de la FFF, Noël Le Graët, a pris la décision de suspendre les activités de l’ensemble des championnats, des écoles de football et des clubs amateurs dès le 12 mars dernier, aussitôt après les déclarations du président de la République, afin de contribuer de manière exemplaire et solidaire à l’effort collectif national pour combattre la pandémie de coronavirus.
Cette crise sanitaire entraîne de nombreuses inquiétudes compréhensibles dans le monde du football amateur, parmi les présidents de ligue, de district et les dirigeants de clubs. La FFF a parfaitement conscience de la situation, sur le plan sportif, social et économique. Elle-même subira les retombées négatives de cette crise, avec le report des quatre matches de l’équipe de France A, l’incertitude concernant la finale de la Coupe de France, notamment.
Dans ce contexte, la FFF souhaite rappeler la mission du football ainsi que les principes des décisions qui seront prises. Le choix de reprendre ou non les compétitions reposera sur le seul intérêt général. Ne pas reprendre les championnats, alors que les conditions sanitaires le permettraient, pourrait être catastrophique sur le plan du rôle social que joue le football au sein de la société, tous les jours, sur l’ensemble du territoire.
À ce stade de la crise sanitaire, il est encore difficile de se projeter dans la période post-pandémique. Mais la possibilité de reprise de nos championnats existe toujours. Il serait donc prématuré de prononcer aujourd’hui l’arrêt de la saison.
La FFF prendra ainsi la décision de reprendre les championnats ou de les arrêter à l’issue de la période actuelle des mesures de confinement. Cette décision tiendra compte de l’ensemble des critères : l’impact sur nos clubs et nos licenciés, les conditions de reprise possibles au regard des critères de santé publique, ainsi que les conditions de préparation pour les joueurs.
Cette décision s’appuiera également sur les principes suivants :
– Une reprise des compétitions ne signifierait pas disputer l’intégralité des journées qu’il reste à disputer pour aller au bout des championnats. Il est exclu d’imposer un rythme de reprise irréaliste, en fonction du niveau des championnats, pour les faire aller à leur terme. Une réalisation partielle de la saison sera envisagée.
– La date de fin des championnats sera logiquement dépendante du niveau de compétition. Ainsi, pour les championnats régionaux et départementaux, il n’est pas envisageable d’aller au-delà du 30 juin.
– Un système avec montée et sans descente, la déclaration d’une saison blanche pour les championnats nationaux, est exclu. Cette décision ne répondrait en effet à aucune logique sportive. Si le championnat en cours est réputé pouvoir délivrer un verdict dans un sens, il en est de même dans l’autre.
– Quel que soit le sort des compétitions sur la fin de saison, les règles de fixation des classements seront établies au niveau national, et homogènes sur l’ensemble du territoire.
Sur le plan économique, la Fédération assure que l’intégralité du budget alloué au football amateur cette saison (86 M€) sera maintenu. L’ensemble des aides prévues seront distribuées, indépendamment de l’arrêt des activités sportives. Les clubs nationaux ont ainsi perçu cette semaine le versement de 6,5 M€. Des avances de trésorerie sont également consenties pour répondre aux urgences.
Afin de soutenir les clubs en difficulté, la Fédération a pris la décision d’ajouter à ces budgets un fonds exceptionnel de solidarité, avec la participation des ligues et des districts. Ce fonds de solidarité supplémentaire sera mis en place dans les prochaines semaines pour venir en soutien des clubs amateurs parmi les plus impactés économiquement par les retombées de cette crise sanitaire.