Que ressentez vous après ce match de samedi dernier où vous avez longtemps cru monter en National 3 avant que Bassin Arcachon ne revienne et l’emporte ?

C’est un dénouement cruel. C’est vraiment incroyable. C’est une expérience que je n’avais jamais vécu et qui fait mal car c’est irréel. Donc bravo à Arcachon. Je félicite un peu moins Tartas qui a certainement lâché dans le dernier quart d’heure pour diverses raisons. Maintenant, il faut que cette expérience serve pour l’avenir du club de Libourne et des joueurs. Dans tous les cas, je garderai une formidable expérience avec ce groupe. On finit sur une série de neuf victoires sur les dix derniers matchs tout en véhiculant une belle image du football et du jeu mais surtout du comportement. Très peu de personnes croyaient que nous pouvions y arriver. Les joueurs y ont toujours cru et n’ont rien lâché. Il y a eu deux minutes de trop dans ce championnat. C’est malheureux. Mais il faut que tout le monde tourne la page et que Libourne démarre un nouveau cycle. Mais je suis sûr que si l’ossature reste, il peut y avoir un bel avenir.

Quels ont été vos mots aux joueurs après le match ?

Je n’ai eu aucun mot car il n’y en a aucun dans ces moments là. J’ai tapé dans la main de chaque joueur. Et je suis resté assis de longues minutes. Compte tenu du scénario, il y avait de la colère mais en même temps de la satisfaction d’avoir pris la bonne décision que d’arrêter d’entraîner car l’évolution de ce foot là ne correspond pas à mes valeurs. Aucun mot n’a ainsi pu sortir car avec les circonstances je n’ai pas eu la force d’exprimer ce que je ressentais. Le silence était bien plus parlant.

Un combat âprement disputé

Dans ce silence de plomb qu’il y avait dans les vestiaires, les regards et attitudes parlaient plus que les mots ?

C’est exactement ça. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Il fallait accepter l’inacceptable. Ce n’est pas évident. La digestion sera difficile. Depuis la 18ème minute de jeu, nous étions en National 3. Personne n’y croyait, sauf les joueurs. A la mi-temps, j’ai hésité mais je leur ai dit qu’ils n’avaient pas le droit à l’erreur, qu’il fallait faire le taff jusqu’au bout. C’est ce qu’il s’est passé. C’est ma plus grosse fierté. Ils ont fait un gros spectacle avec un large score et une victoire contre un adversaire qui n’a rien lâché jusqu’au troisième but. Avec tout ce que nous avons vécu ces dernières semaines, nous avons su tirer le maximum du potentiel du groupe. Et jusqu’aux dernières minutes, nous avons fait une opération remarquable.

Quelle a été votre première réaction après le choc du dénouement ?

Elle a été d’envoyer un sms de félicitations à Steve Savidan. Bassin Arcachon monte, ce qui n’est pas illogique et mérité. Je lui ai souhaité le meilleur pour la suite. Cela a été un combat âprement disputé. Chacun avec nos armes, nous avons fait du bon boulot.

Vous arrêtez d’entraîner Libourne. Quel sera votre avenir ?

Je vais m’installer du côté de Bayonne. Un de mes projets est de faire l’observation et le recrutement pour des clubs professionnels dans le secteur du Pays Basque ou du Béarn, le nord de l’Espagne… Je suis ouvert à toute proposition venant d’un club français ou étranger ou d’une agence de joueurs.