C’est un tout petit bout de femme mais ne vous y trompez pas. Mariem a un tempérament bien trempé et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Cette étudiante en faculté de pharmacie sait ce qu’elle veut.
Alors qu’elle vivait en Italie, son père lui propose de jouer au football. Un de ses collègues était entraîneur d’une équipe de football féminine : « j’ai essayé et cela m’a tout de suite plu. Petite déjà le dimanche j’allais jouer au foot avec lui et je regardais les matchs de foot avec lui ». De beaux moments de partages et une passion commune entre père et fille est née.
Mariem et sa famille arrive en France il y a une dizaine d’année, dans le Pays Basque. Pour ses études, Mariem quitte le cocon familial il y a six ans et se retrouve à Bordeaux, où elle signe une licence à l’USAT Talence.
Parmi ses nouvelles connaissances, beaucoup d’arbitres. « Ils parlaient de leur expérience en soirée. Cela avait l’air passionnant. Je me suis alors renseignée et inscrite pour suivre un stage organisé par le district. Je me suis dit que je pouvais tester pendant que j’étais joueuse. Et cela m’a beaucoup plu », confirme-t-elle.
C’est la deuxième saison où elle officie. Elle a d’ailleurs dû faire un choix en début de saison. « La saison passée, j’arbitrais les U15 et U18, qui jouent le samedi. En début de saison, j’ai dû choisir entre jouer et arbitrer, les seniors jouant le dimanche. J’ai choisi d’arbitrer et je ne suis pas déçue. J’espère aller le plus loin possible et déjà atteindre le niveau ligue », poursuit Mariem.
« L’arbitrage c’est l’école de la vie »
Et quand l’appel du cuir se fait entendre, elle va s’entraîner ou jouer des matchs amicaux à Talence avec ses anciennes coéquipières ou alors lors d’un futsal. Ce qui lui plait quand elle arbitre, c’est cette gestion du match. « L’arbitre a une place importante. Sans arbitre il n’y a pas de match. C’est une gestion des matchs, c’est la protection des joueurs. L’arbitre est garant que tout se passe bien », indique-t-elle.
Mais en tant que femme, choisir cette voix est aussi force de caractère. Pas simple d’arriver sur un terrain, au milieu de 22 joueurs. La jeune arbitre reconnait : « cela est difficile. Quand les joueurs voient arriver une femme, ils sont souvent étonnés. Mais, cela ne m’impressionne pas. Pour être arbitre il faut de l’autorité et être courageux. J’arrive à asseoir mon autorité et à imposer le respect. Cette expérience m’a forgé dans la vie de tous les jours. L’arbitrage c’est l’école de la vie. Mais il est certain qu’une femme doit se battre plus dans le milieu du football »
Pour s’imposer, elle prend soin par un arbitrage de qualité a « montré qu’une femme est capable de tenir 22 joueurs ainsi que les bancs. Une femme n’est pas inférieure un arbitre masculin. Bien au contraire ! Nous avons tout à fait notre place dans le ce milieu. Quand on montre qu’on arrive à bien tenir un match, les joueurs changent vite de comportement et de manière de penser. Il m’est arrivé en fin de match qu’on me dise que j’ai bien arbitré et cela fait plaisir ».
Actuellement, elle travaille afin d’atteindre le niveau ligue, son premier challenge. Avant tout, elle a hâte de découvrir la Départemental 1 club VIP « avec des assistants ».
Et son rêve le plus fou : « arbitrer au niveau fédéral ça me fait rêver ! Mais déjà pour le moment, je me concentre sur la montée en ligue. Mais, arbitrer me permet de vivre ma passion, c’est tout ce que j’ai besoin pour être heureuse ».
Il en manque peu pour que tout soit parfait, juste que les comportements changent un peu vis à vis des arbitres : « Le milieu de l’arbitrage n’est pas facile on est souvent pointé du doigt et critiqués. J’aimerais que cela change. Il y a de plus en plus de violence dans le football, sport le plus populaire. Il faut montrer le bon exemple. Le sport, surtout au niveau amateur, est un loisir. Les entraîneurs ne crient pas sur leurs joueurs quand ils font des erreurs alors pourquoi le font-ils avec les arbitres ? Il y a un gros travail à faire là-dessus ».